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CHRISTIANE BALLAN
présente
TIBET SANS FRONTIERES
Thème : les guérillas amoureuses d'un jeune couple en quête d'indépendance et d'identité sur fond de revendications des Droits de l'Homme pour le peuple tibétain.
Pitch : quand François rencontre Françoise c'est à Paris lors d'une manifestation de soutien au peuple tibétain. Il est étudiant en cinéma, bassiste dans un groupe de rock et passionné de surf, elle est étudiante en histoire et militante des Droits de l'Homme. Ils ont 20 ans et déjà tout les oppose. Une guérilla amoureuse s'installe, elle les conduira sur les sentiers de l'exil à Katmandou au Népal.
TIBET SANS FRONTIERES ESSAI VIDEO
Note d'intention : chacun porte en soi le germe de sa métamorphose mais c'est dans la confrontation à l'autre que ce germe est appelé à se manifester. Aussi, en amour, comme en politique, l'affrontement devient le mode d'expression d'un désir de changement. J'ai donc choisi de mettre en parallèle les questions cruciales d'indépendance et d'identité qui se posent et se poseront à toutes les générations de nations, de peuples et d'individus en transit vers l'âge adulte.
Ce film ne sera donc ni un plaidoyer pour une cause nationaliste ni un simple réquisitoire de charges contre le colonialisme chinois. Au-delà de la question d’appartenance ou non du Tibet à la Chine, je voudrais montrer que les nations, les peuples et les individus ne trouveront de solution durable à leurs conflits qu’en mettant en place des relations humaines librement consenties.
En ce qui concerne la FORME, mon intention est de réaliser un film qui articule avec intelligence les genres fictif et documentaire.
Pour tester la faisabilité de ce genre d’expérience j’ai donc tourné un bout d’essai de la séquence de la rencontre des protagonistes principaux du film. Moi, caméra DV au poing, et les deux comédiens dans leurs costumes de scène nous nous sommes intégrés à une manifestation de soutien au peuple tibétain qui se déroulait à Paris. Très vite j’ai trouvé les axes et les comédiens ont lancé leur texte au milieu des militants tibétains qui manifestaient. Le résultat est étonnant de réalisme et de justesse.
CHRISTIANE BALLAN
présente
LE PSYCHONAUTE
Le Psychonaute est un homme qui voyage aux confins de notre monde dans des dimensions spatio-temporelles immatérielles. Depuis son enfance, le Psychonaute a suivi sans faillir tous les apprentissages et tous les protocoles en vue d’effectuer ces voyages psychédéliques. Aujourd’hui il s’apprête à accomplir le voyage suprême afin de purifier la planète Terre. Le Psychonaute n’est pas un homme fictif, il vit en Inde du sud, il est Brahmane et je l’ai rencontré.
Le Psychonaute habite un hameau au bord d’une rivière sacrée dans une maison temple qui a l’âge des Veda. Aujourd’hui, entré dans une phase continue de purification faite de diète, mantras, rites domestiques et oblations quotidiennes, il partage le reste de son temps en activités de « médecin de l’âme », d’astrologue et d’enseignant au près d’enfants Brahmanes qui reçoivent là les enseignements védiques traditionnels. C’est lui qui m’a raconté son histoire et malgré la distance de rigueur, environ 3m, qui règlemente l’approche d’un Brahmane en période de purification intense, j’appréciais son franc parlé et parfois même son humour.
CHRONIQUE D’UN RITUEL
Mais revenons à la première fois que je l’ai rencontré. C’était en mars 2006 lors d’un rituel appelé Soma-yaga dont il était le Brahmane sacrifiant. Quand je débarquais par hasard en plein cœur de cette cérémonie étrange, c’était le premier jour du rituel. Une communauté de Brahmanes venus de toute la région s’affairait pour organiser l’intendance et le déroulement méthodique du rituel. Trois enceintes avaient été bâties en terre cuite, bois et bambous. L’une d’elle était entièrement fermée. C’est là que le Brahmane sacrifiant s’isolait de la vue des pèlerins qui étaient nombreux.Le Soma-Yaga dura 6 jours et 6 nuits. Introduite, j’ai pu assister à ce rituel aux premières loges des invités d’honneur. Attentive à ce qui se jouait devant mes yeux j’essayais d’en comprendre le sens et pour se faire glanais dans l’assistance quelques informations. J’appris qu’il s’agissait d’une cérémonie qui conviait les éléments du feu, de l’eau, de la foudre et du vent pour établir un lien avec l’esprit de la nature. J’appris aussi que ces Brahmanes confectionnaient une boisson, le Soma, qui grâce à ses vertus psychotropes devait permettre à l’officiant d’établir un lien de voyance avec les dieux.
Le troisième jour, comme je m’étonnais de voir un flot de milliers de pèlerins tourner autour de l’enceinte sans discontinuer, un de ceux-ci m’appris qu’ils venaient de partout, des états frontaliers comme de tout le Kerala, attirés qu’ils étaient par le bénéfice d’un bain d’énergie purifiée à haute dose. En somme, une sorte de Lourdes en plein cœur de la jungle indienne.
Comme je voulais en savoir plus sur cette boisson psychotrope, l’instituteur d’un village voisin m’expliqua qu’il s’agissait d’une plante grimpante qui était cueillie dans une montagne sacrée à la frontière du Karnataka. Comme j’insistais pour avoir plus de détail sur cette plante et ses vertus, il me désigna dans l’assemblée un homme d’un certain âge, un « médecin de l’âme », qui avait la réputation de bien connaître le sujet. Il faisait nuit et pour la première fois de ma vie j’approchais un Guru.
Grand, bel homme, tout vêtu de blanc, très longue barbe et longs cheveux blancs, du fond de l’œil, il me toisait. C’était trop parfaitement l’image du Guru carte postale pour que je ne reste pas sur mes gardes. Mais j’étais en Inde ! Circonstances atténuantes qui me firent rester là à l’écouter sans faillir. J’ai filmé tout notre entretien. Il était très inspiré et me fit une démonstration, croquis à l’appuie, du pourquoi les voyages astraux sont possibles et comment le réel et le virtuel, l’invisible et le visible communiquent entre eux. Sacrée Inde !
C’était la quatrième nuit. Dans l’enceinte centrale, une lumière blafarde, verte, éclairait une étrange cérémonie. De jeunes enfants Brahmanes défilaient, devant un chariot de bois sur lequel un ballot de linge blanc enveloppait la plante psychotrope. Sous le linceul blanc, à tour de rôle, ils touchaient la plante et de leur voix fluette chantaient des mantras à couper le souffle. C’était un moment très émouvant. Plus tard dans la nuit, un vieil homme à fait un trou dans le fond d’une jatte de terre cuite qui cuisait sur un feu de bois et à recueilli le contenu liquide, légèrement laiteux qui en sortait. Le Soma était prêt à la consommation. Il fut transporté jusqu’à l’enceinte où se trouvait le Brahmane sacrifiant. L’heure du voyage était venue. Dans le périmètre caché au public, la toile du mystère retombait. Ce n’est que quelques années plus tard que j’apprendrais ce qu’il s’était « réellement » passé derrière le rideau de toile.
NAISSANCE DU PSYCHONAUTE
En 2009, lors d’un nouveau voyage en Inde du sud, chance, bonne étoile, moment opportun, tout a concouru pour que je puisse avoir une interview avec le Brahmane sacrifiant. C’est donc lui qui m’a révélé ce qu’il s’était passé en 2006 après avoir bu le soma. Il m’en a dévoilé de nombreux détails, parfois intimes, comme sa rencontre avec les dieux et l’ivresse de leur présence, parfois rocambolesques comme ses vies antérieures qu’il a visité et qu’il a du purifier.
EXTRAIT de l'interview de 2009
Ses descriptions d’univers parallèles et d’entités surnaturelles étaient tellement précises et tellement vivantes que je compris qu’il s’agissait là d’extase visionnaire et qu’il avait vécu un voyage au cœur de la psyché.
"Le Psychonaute" venait de naître. Etymologiquement le psychonaute est « celui qui navigue la psyché ». D’ailleurs c’est bien de naissance dont il s’agissait puisqu’il m’apprit que le but de son voyage « psychédélique » avait été d’atteindre à un tel état de pureté d’être que toute notion d’identité personnelle avait été effacée. A l’issue du rituel il devint un « deux fois né » et changea de nom. Aujourd’hui il s’appelle Somayagi. Je l’appelle le Psychonaute. Avec ses confidences, je venais d’être introduite dans le mystère des états modifiés de conscience.
Alors que l’interview prenait fin je le questionnais sur l’opportunité de faire ces révélations, habituellement gardées secrètes, à une occidentale comme moi. Il me fit comprendre que le temps était venu et que ma présence ici et maintenant faisait déjà parti d’un scénario dont ni lui ni moi n’étions les véritables protagonistes. Il m’invita alors à assister et filmer la prochaine grande cérémonie dont celle de 2006 n’était que la première étape et qui devrait se dérouler en mars 2011. Un rituel qui n’a lieu que très rarement (le dernier en date était en 1975) et dont il sera de nouveau le protagoniste principal.
CHRONIQUE D’UNE MISSION ANNONCEE
Le voyage auquel le Psychonaute se prépare encore aujourd’hui, devrait lui permettre d’atteindre les dimensions astrales de la planète Terre. Sa mission : nettoyer la planète, la purifier.
La notion de purification est fondamentale dans l’Hindouisme et trouve son origine dans l’Inde védique. Elle est consignée dans l’Ayur-veda qui est considéré comme le plus ancien système de santé. Cette science de la vie permet de maîtriser le processus de vieillissement mais aussi d’éliminer les faiblesses de tout organisme vivant que ce soit celui du corps humain comme celui de la planète Terre.
La cérémonie de 2011 s’annonce donc comme une aventure astrale et écologique qui concerne notre planète. Elle durera 12 jours et 12 nuits.
Comme en 2006, le Psychonaute ne sera pas seul pour accomplir sa mission. La communauté de Brahmanes, qui connait depuis des temps immémoriaux la cartographie exacte des contrées immatérielles, l’accompagnera de mantras et de passes magiques. Au cours du rituel, le « soma », la boisson psychotrope, sera préparée et les esprits de la nature seront conviés au festin des dieux. Le « scénario » exact de cette cérémonie, qui s’est enrichie de 6 jours et 6 nuits supplémentaires par rapport à 2006, ne m’est pas entièrement connu. Il s’écrira donc au fur et à mesure qu’il sera vécu. Et comme toute scénarisation du réel, il commencera par s’écrire avec ses préparatifs. Rendre compte de la cueillette de la plante psychotrope dans la montagne sacrée, du montage du décor cérémoniel, de la mise en place des rôles de chacun et comme de tous ces détails qui se trament en coulisse, c’est regarder autrement et donner tout son sens à cette chronique d’une mission d’écologie planétaire annoncée.
LE VOYAGE PSYCHEDELIQUE
« Le voyage est une espèce de porte par où on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve. » Guy De Maupassant
L’iceberg cérémoniel n’est que la partie émergée d’un voyage qui plonge dans d’autres réalités qui semblent faites de cette même « non matière » qu’est le rêve. Tous ceux qui se sont confrontés, scientifiques ou artistes, aux pratiques et techniques d’exploration d’états altérés de conscience, se sont sincèrement interrogés sur l’existence ou non des univers visités. Sans entrer dans leurs hypothèses d’école, tous ont considéré que non seulement ces voyages psychédéliques avaient bien eu lieu mais qu’ils mettaient en perspective de nouvelles interrogations sur l’origine de nos connaissances et des fondements de la conscience. Ce chapitre sera une invitation au voyage onirique. Des éléments d'image de synthèse viendront s’incruster dans le rituel comme un glissement progressif vers l’invisible des univers « parallèles », « multidimensionnels », « shamaniques », « hallucinatoires », ou « quantiques ». Un art visionnaire au service du doute créatif : et si c’était vrai ? Et si nous pouvions voir l’invisible ? Et si nous pouvions saisir l’insaisissable ? Et si nos rêves étaient vivants ? Et si le réel était inventé ?
EPILOGUE
Et si notre monde n’était qu’une illusion ?... Au terme du voyage tout sera effacé. C’est ainsi que procèdent les Brahmanes. Après avoir construit l’enceinte du rituel et y avoir joué la scène du temps des origines, le dernier jour de la dernière nuit le rideau ne tombera pas, il s’enflammera. Dans un brasier purificateur, tout disparaîtra.