FICTION

 

 

 

JAPAM 
France / Inde – 2012
Fiction 90mn
Format  :  HD  16/9

DIFFUSION DVD BLU-RAY

VISA d'exploitation CNC N° 134327

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Synopsis
Japam, écrivain renommé, se souvient du temps où, à 55 ans, il vivait encore chez sa mère et avait fait de l’alcool son refuge. Sa voix va nous accompagner sur son chemin de vie. Varkey, son vieil ami cinéaste, tout en l’initiant aux techniques cinématographiques, l’éveille à la sensibilité du regard qui en cadrant  cherche toujours à aller vers l’essentiel.
Au cours de repérages à travers la campagne de l'Inde du Sud, il rencontrera une jeune fille. Comme lui, elle ne parle pas beaucoup. Entre eux semble naître des sentiments issus d’un autre temps. Quels sont-ils ? D’où viennent-ils ? L’antique  tragédie amoureuse de la danseuse Mâdhavi et du riche marchand Kôvalan  entre alors en résonnance avec le présent de leur propre histoire.
Quand le destin les invite à un voyage programmé de longue date, ils s’accompagnent. La délicatesse d’une relation intime mais distante les conduira alors à (re)découvrir les gestes de l’amour filial.

A travers l’alternance de séquences réalistes et oniriques,
le film présente une vision moderne de l’Inde contemporaine
encore imprégnée de sa dimension spirituelle.


JAPAM : mot Sanscrit qui désigne la récitation silencieuse d’un mantra. Japam est  le surnom du personnage principal du film. Un homme qui a fait du silence son compagnon de route.

Auteure-réalisatrice-productrice : BALLAN Christiane

Comédiens :
Rajendren Prasad, Indiana Ballan, Varkey, Bina Paul, Peter Neutzling, Rugmini Amma, Raja Laksmi, Babu Jaju

Musique Originale : DIDIER BALLAN

 

Note d’intention de l’auteure-réalisatrice 
JAPAM, mon premier film de fiction long métrage,  s’inscrit dans la lignée  du cinéma du réel et du cinéma onirique. Le souci de rendre compte de la totalité de l’être qui oscille en permanence de la vie intime à la vie sociale m’a conduite à cette confluence de genres. L’Inde du Sud, que j’ai découverte en 2006, fut en ce sens l’expression vivante de cette permanence. Afin de rendre sensible la pensée philosophique indienne au public Occidental, j’ai choisi d’adapter un extrait du poème épique «  Shilappadikaram », écrit au IIème siècle de notre ère par le prince Ilango Adigal. Le romantisme symbolique ambiant et l’intrusion discrète d’une caméra dans le quotidien du peuple indien feront dire à des spectateurs : « Vous nous immergez tellement bien dans le quotidien de ces indiens qu’on se sent proche d’eux. », « Vous nous offrez le Nirvana. », « Une belle composition entre l’ancestral et le moderne, l’Asie et l’Occident. »
La musique originale qui allie les sonorités du jazz, du rock et de la musique indienne est pour beaucoup dans ce sentiment de mixité et de proximité.

BANDE ANNONCE du film JAPAM

Documents de présentation du film en PDF à télécharger ici :

 

EXTRAITS MUSIQUE DU FILM à écouter ici

 

 

 

 

INTERVIEW :

réalisé à l'occasion de la diffusion de JAPAM au Cine Club de Sciences Po à Paris par la REVUE CINEMA "PROFONDEUR DE CHAMPS" (extrait)

Vous présenterez "Japam", votre nouveau film, à Sciences Po, racontez-nous un peu l’histoire de sa création. 


L’histoire du film Japam est déjà tout un trajet. J’avais prévu de partir 4 mois en Inde du Sud pour réaliser un documentaire sur le rituel du Soma, la boisson des dieux. La veille de mon départ, j’apprends que ce rituel n’aura pas lieu. Billet d’avion en poche et caméra toute neuve dans sa sacoche, je suis quand même partie. C’est donc une fois en Inde que l’idée d’un film a fait son chemin. Avec un ami indien régisseur de cinéma, j’ai sillonné en scooter la région du Kerala en quête d’une idée de documentaire. Je me souviens d’une nuit, veille de la cérémonie du Pongal qui est dans le film. Je cadrais des milliers de femmes endormies sur les trottoirs de la capitale Trivandrum. Celui qui m’accompagnait était toujours dans mon champ de vision, je devais faire un effort pour ne pas le cadrer, il me dérangeait. Vers 3 heures du matin, la fatigue faisant son œuvre, j’ai baissé ma garde et me suis laissée aller à simplement regarder et alors j’ai commencé à voir. J’ai vu que la beauté de ces femmes endormies était magnifiée par le regard que cet homme qui m’accompagnait portait sur elles. Ce fut le déclic. J’ai fini la nuit en le cadrant lui. C’est cette nuit là qu’il est devenu l’acteur principal de Japam. Après, les idées de scénarisation sont venues facilement, une idée en entraînant une autre par ricochet… Jusqu’à l’écriture du scénario en une semaine alors que j’avais déjà tourné des scènes « en live » façon documentaire. C’est ça la magie de ce film, ce n’est pas seulement un égo de réalisatrice qui est derrière tout ça mais une confluence de coïncidences heureuses invitées à s’exprimer.

C’est un film très en mouvement, la caméra est souvent portée, très proche de l’acteur, au contact, avec des effets de mise au point aussi. Comment expliquez-vous cela ? Avez-vous des influences, des inspirations claires ? 


L’explication pour le mouvement de caméra non fixe est liée à la façon de procéder. Mon intention était d’expérimenter une autre façon d’être. Ce film n’était pas prévu, pas de plan de travail, pas de comptes à rendre, j’étais libre de faire ou ne pas faire. Le mouvement est né de ce désir de laisser libre cours à l’imprévu, à ce qui vient à vous, à la fluidité du moment présent. Pour cela, il faut se mouvoir facilement, sans trop d’appareillage et être en instantané avec ce qui est. Caméra vite sortie, mise au point manuelle précise, recherche de l’ouverture aisée du diaphragme. J’avoue que ma nouvelle caméra HD fut parfaite. Après, il faut être très concentré sur ce que l’on voit, être à l’affût, traquer le réel, l’instantané. Par contre, pour les séquences plus narratives, j’ai fait le choix d’un cadre posé, à l’esthétique calculée avec un travail de comédie plus classique. C’est la mixité de ces deux points de vue qui m’a enchantée lors du montage du film. Car ce n’est qu’à ce moment-là que l’on sait si ça va fonctionner ou pas. Si « on » a été bien inspiré ou pas.

Vous avez produit, écrit et réalisé "Japam": quel rapport a-t-on avec un film auquel on a tant donné ?


Quelle question bizarre ! Je ne sais pas par quel bout la prendre. Mon rapport avec mon film ? Tout ceci est très possessif… J’ai envie de dire : ce n’est qu’un film ! Ce n’est pas le premier ni le dernier. Mais c’est vrai que le moment de « la sortie » d’un film est très particulier. Ce n’est pas une question d’attachement affectif dont il faudrait rompre le cordon ombilical, ça ce n’est pas mon truc. Présenter son film à un public est une nouvelle aventure en soi. C’est sentir la variété des réactions des gens, c’est le plaisir de partager ensemble nos sensibilités. J’aime le théâtre pour cette confrontation en live avec le public. Avec le cinéma, c’est décalé dans le temps mais ça peu exister à condition effectivement de venir dans la salle de projection le présenter, rester pendant la projection et être là pour l’après. J’aime beaucoup faire ça et je le fais autant que je peux.
Votre question présuppose que j’ai beaucoup donné. Cette notion du don me fait penser à quelqu’un qui m’a dit un jour : « pour se donner il faut d’abord s’appartenir ». Très juste. Aussi je crois que si je n’ai pas ce sentiment d’avoir beaucoup donné c’est peut être que j’en suis encore à chercher à être le maître de moi même. Chaque film est un marquage, une étape vers l’expression de la libération de l’Etre. Le « comment faire » ce film sans financements et sans producteur parisien reconnu a été la mise à l’épreuve de ma simple volonté de faire. En chemin, l’air de rien j’ai découvert la joie de l’indépendance. Ce film m’a tant donné !


Pourquoi l’Inde ? Quelle expérience avez-vous avec ce pays ? N’est-il pas profondément "cinégénique" (par sa spiritualité et la force qu’y prennent image, les couleurs) ? On dit qu’on en revient changé, c’est vrai selon vous ?


J’ai découvert l’Inde en 2005 mais c’était dans un contexte très particulier de la réalisation d’un documentaire sur la cause tibétaine. A Dehli, j’ai vécu dans un bidonville tibétain, puis direction Dharamsala avec le bus de nuit et ensuite envol vers le Népal. Ceci dit, je me souviens de mon premier pas sur le sol indien, de nuit, c’était comme une cosmonaute qui aurait fait son premier pas sur la lune. Le choc de la confrontation entre le mythe et la réalité.  J’y étais mais sans y être vraiment. C’est l’odeur forte de la terre qui m’a remis les idées en place.
Je suis allée en Inde du Sud en 2006 puis 2008-2009 et 2011. A chaque fois que j’arrive c’est l’odeur de la terre mélangée à l’odeur du jasmin fraîchement coupé et mis en guirlande sur le rétroviseur du taxi qui me fait me délasser en me disant : - Ouf enfin j’y suis ! Ceci dit deux mois après ou quatre mois après, comme la dernière fois, quand je reprends ce même taxi pour le vol du retour je me dis : -Ouf enfin je repars !
Petite anecdote pour dire que, bien sûr, l’Inde est tout ce que vous pouvez imaginer (cinégénique, spirituelle, haute en couleurs) et bien plus encore mais que la réalité du voyage est souvent beaucoup moins exotique.  J’aime être immergée dans une civilisation. J’aime me fondre dans la vie quotidienne de mes amis indiens. Oui, le voyage en Inde a souvent été une destination mythique, une quête héroïque. Allez-y et vous verrez par vous-même. Sachez que ce qu’on cherche en Inde, on le trouve.

« Nous sommes les aventuriers de notre idée. » Victor Hugo

« Faire un film en Inde est une aventure, le faire en étant seule à tous les postes est une idée audacieuse mais s’aventurer à présenter ce film aux spectateurs est un rêve dont on fait sa vie. » Christiane Ballan